Sceller ou coller la zircone ?
Voici une question qui revient régulièrement dans tous les forums et qui mérite qu’on lui apporte une réponse avec quelques arguments .
Il existe une certaine confusion dans les nouveaux matériaux qui ont fait apparition ces dernières années dans la pratique dentaire. Ce que l’on nomme avec le terme générique de “céramique” sont en fait des matériaux de structure différente qui sont élaborés avec des techniques différentes et qui seront assemblés en bouche avec des moyens différents.
On distingue trois grandes familles que l’on classifie principalement selon leur microstructure
Céramiques vitreuses : matrice de verre avec quelques cristaux.( Ivoclar e.max par exemple)
Céramiques infiltrées : matrice de verre infiltrée de résine.( Vita Enamic par exemple)
Céramiques polycristallines : uniquement des cristaux, comme la zircone.( Kuraray Noritake par exemple)
Nous allons dans ce cadre nous intéresser uniquement aux Zircones qui se présentent aussi sous différentes formes en raison de l’évolution technique de ces matériaux
Première génération (3Y-TZP traditionnelle) : Grande résistance en flexion et ténacité grâce à la transformation cristalline, mais très opaque.
Deuxième génération (YTZP monolithiques) : Amélioration de la translucidité, mais risque accru de vieillissement hydrique en raison de l'augmentation de la métastabilité cristalline. Elle est indiquée dans les restaurations postérieures
On la trouve dans notre catalogue sous l’appellation Forma-monozir
https://www.labocast.fr/nos-produits/forma-monozir-ultra/
Troisième génération (4Y-PSZ et 5Y-PSZ) : Translucidité nettement augmentée, mais résistance et ténacité diminuées. Ces zircones sont dites translucides ou partiellement stabilisées. Plutôt indiquée pour le secteur antérieur
Dans notre catalogue forma-monozir -ultra
https://www.labocast.fr/nos-produits/forma-monozir-ultra/
Dans la grande majorité des cas, on opte toujours pour le scellement de la zircone et non pour le collage.
Voici un protocole type qui donne les meilleurs résultats:
Sablage:
La composante principale de l’adhésion pour la zircone est essentiellement micromécanique et s'obtient par sablage. Sablage à l'oxyde d'aluminium 50 µm/2 bars pendant 10 secondes, à quelques centimètres de distance.
Primer :
Bien que minoritaire, la composante chimique de l'adhésion est essentielle pour la stabilisation des résultats cliniques à long terme. Pour assurer cette composante chimique sur la zircone, on peut utiliser des monomères fonctionnels spécifiquement conçus pour la zircone et les métaux. (Primers application dans l’intrados pendant une minute puis séchage à l’air)
Scellement
Dans tous les cas, le scellement se fait au ciment verre ionomère (CVIMAR) (le plus utilisé étant le FUJI PLUS de GC qui libère du Fluor dans le temps ou KETAC CEM PLUS de 3M
Astuce :
Ce ciment étant très collant sur le matériau et sur les muqueuses il est conseillé d’enduire l’extrados au niveau cervical des pièces prothétiques et la gencive marginale d’une fine couche de vaseline ou de glycérine avec une microbrush® et de passer un fil dentaire dans les embrasures de bridge avant leur mise en place pour permettre l’évacuation facile de tout excédent après durcissement.
Si pour des raisons spécifiques on souhaite malgré tout « Coller » la Zircone :
Nous utiliserons une colle composite ayant des proprité adhésive propre par l’adjonction de MDP ( PANAVIA V5) ou 4 META ( SUPER BOND) voir les 2 (GCem Link Force)
Ces colles doivent être systématiquement fluides et duales, car la zircone, étant opaque, empêche la réaction de photopolymérisation de bien se faire en profondeur.
Le collage peut permettre de renforcer la résistance mécanique de l’élément prothétique et de réduire les épaisseurs de préparation.
Avec les produits KURARAY le protocole serait :